Toute la journée, Evdokia avait vu sa grand-mère lancer des regards inquiets vers l’extérieur de la maison, à travers les lourds rideaux opaques qu’elle écartait pour l’occasion. Régulièrement, elle allait glisser quelques mots au grand-père d’Evdokia, qui se contentait d’acquiescer avant de chercher de quoi occuper la petite fille quelques heures de plus. Elle n’était pas dupe, mais acceptait sans négocier chaque nouvelle activité que l’on lui proposait depuis qu’elle avait vu la détresse de sa grand-mère la seule fois où elle lui avait posé des questions. Alors, elle agissait comme ce que l’on attendait d’elle. Elle prétendait être une petite fille moldue, de toute façon, elle ne maitrisait pas encore ses pouvoirs, alors personne ne pouvait prouver le contraire. Au fur et à mesure que la journée avançait, Evdokia sentait la nervosité monter chez ses grands-parents, avec son grand-père qui se perdait de plus en plus dans l’histoire qu’il lui lisait, et sa grand-mère qui ne quittait plus la fenêtre, écartant rapidement le rideau plusieurs fois par minute. Elle aussi, ne tenait plus. Elle attendait, dans la peur de devoir attendre pour toujours. Cependant, elle ne voulait pas qu’ils sachent qu’elle n’était pas si naïve qu’ils le pensaient, elle ne voulait pas qu’ils voient qu’elle mourrait intérieurement de peur, elle voulait simplement faire croire qu’elle ne s’en rendait pas compte. Peut-être essayait-elle aussi de s’en convaincre par la même occasion. Dans les histoires de son grand-père, tout finissait toujours bien, et elle, elle attendait, elle attendait sa fin heureuse. Evdokia entendait des voix fortes et excitées venir de la rue, accompagnées de lumières qu’elle entrevit dès que sa grand-mère ouvrit le rideau. Fascinée, Evdokia se remémorait ces lumières qui ne cessaient de danser devant ses yeux. Et puis, enfin, elle entendit les habituels coups frappés à la porte d’entrée. Dans un sursaut, sa grand-mère courut presque jusqu’à la porte et d’un rapide coup de main, fit apparaître le père d’Evdokia, qui rentra précipitamment, sans refermer la porte comme il le faisait habituellement, cependant, laissant à sa mère le soin de le faire. Aussitôt, il s’agenouilla devant Evdokia pour se mettre à sa hauteur et lui dit simplement : «
C’est terminé. La guerre est terminée. » Elle s’était alors blotti contre lui, avec la conviction que cette fois, elle n’aurait plus à le regarder partir avec la crainte de se retrouver orpheline quelques heures plus tard. Elle ne comprenait pas bien les enjeux de cette guerre, elle savait juste qu’elle lui avait arraché sa mère et avait failli en faire de même avec son père, mais qu’un jour, il lui expliquerait tout, pour qu’elle puisse à son tour faire le bon choix si la situation se représentait.
«
Tu viens avec moi, Doki ? » Distraitement, Evdokia avait levé la tête de ses devoirs, lançant un regard interrogatif à son amie, et pour cause, voilà une heure que le couvre-feu était dépassé, Eurydice n’avait donc rien à faire près du portrait de la grosse dame. «
Pour aller où encore ? » Les désirs de sorties nocturnes étant une habitude chez son amie, Evdokia voulait au moins savoir pourquoi elle risquait une semaine de retenues minimum et s’il ne serait pas possible d’éviter aussi ce risque à sa camarade. «
Eh bien, il y a ce garçon de Serdaigle, il m’a demandé de venir le voir ce soir et.. » Lorsque les histoires d’Eurydice commençaient ainsi, Evdokia savait par avance qu’il était impossible de l’amener à renoncer à son escapade, surtout pour « ce garçon de Serdaigle » dont elle parlait sans arrêt mais dont Evdokia ignorait toujours l’identité. «
Mais il t’a demandé de venir pour un rendez-vous, pas pour que tu lui présentes tes amies. » Sûre d’avoir marqué le point final qui terminerait la conversation, Evdokia s’était alors replongé dans ses devoirs, persuadée que ça l’aiderait à avoir une note potable à son contrôle de métamorphose, même si une telle pensée était bien trop utopique pour elle. «
Juste pour la route, j’ai peur de me faire prendre sinon. » Soupirant, Evdokia comprit alors qu’elle devait vraiment s’y coller. «
Et pourquoi tu ne demandes pas à Zoe ? » Zoe était l’une des meilleures de la classe en métamorphose, et Evdokia n’avait donc aucune honte à lui envoyer une Eurydice en détresse. «
Elle m’a dit que c’était idiot d’aller jusque là-bas et qu’il n’avait qu’à venir lui-même pour me voir. » C’était en effet l’argument logique auquel Evdokia aurait dû penser dès le début, et elle l’aurait appuyé à son tour si elle n’avait pas croisé le regard triste et humide de son amie. Elle préférait encore finir ses jours en retenues plutôt que de lui faire de la peine. «
D’accord, je m’y colle, mais pas question de t’attendre là-bas, tu te débrouilles pour revenir. » C’était ainsi que Evdokia s’était retrouvée devant la salle commune des Serdaigle tard le soir, condamnant au passage sa note de métamorphose à rester lamentablement basse. Heureusement, ce garçon était ponctuel et attendait Eurydice avec un sourire niai qui rassurait quelque peu Evdokia. C’était sur le retour que tout s’était compliqué, car il semblait qu’un préfet avait eu la mauvaise idée de venir lui aussi se promener sur le chemin entre les deux salles communes. Evidemment, la jeune Gryffondor avait tant bien que mal tenté de se dissimuler aux yeux du jeune homme qui devait avoir une paire d’année de plus qu’elle, mais dans la précipitation, elle avait laissé visible un bout de sa cape, se faisant ainsi découvrir à moitié cachée derrière une statue. «
Est-ce qu’il y a la moindre chance que tu me laisses repartir en prétendant que tu n’as jamais vu ? » Elle avait accompagné cette prière de son sourire le plus angélique, priant pour le convaincre. Elle notait au passage qu’il était le préfet de Serdaigle, et que s’il allait dans la direction de sa salle commune, il ne manquerait pas d’attraper aussi Eurydice et son ami. «
Je suis sortie parce que j’avais entendu un bruit, mais il n’y a rien, j’ai vérifié, pas besoin d’aller voir plus loin, mais tu peux me raccompagner jusqu’à ma salle commune pour être sûr. » Elle était presque sûre qu’il avait mal interprété ses paroles et qu’il devait sans doute penser qu’elle lui faisait des avances, en tout cas, elle était pleinement consciente de n’avoir aucune crédibilité. Cependant, au lieu de poser des questions, il avait accepté, et Evdokia avait eu le plaisir de découvrir qu’il n’était pas du tout le garçon qu’elle croyait. Finalement, il n’y eu que sa note de métamorphose qui fut ce qu’elle redoutait. Catastrophique.
Noël avait toujours été la fête préférée de Evdokia. Pour elle, c’était le temps des miracles, et cette année-là, elle eu plus que jamais la confirmation que c’était la vérité. La neige tombait hors de la maison, et Evdokia était impatiente de sortir. Ce jour-là, elle devait rencontrer celle qui, elle l’espérait, deviendrait comme une mère pour elle, puisqu’elle était la femme que son père aimait suffisamment pour vouloir l’épouser, ainsi que son fils, qui se trouvait avoir l’âge d’Evdokia, un hasard heureux, et bien que son nom ne lui dise rien, elle ne doutait pas l’avoir déjà croisé à Poudlard. Enfin, son père arriva pour transplaner avec elle jusqu’au restaurant, lieu neutre où devait avoir lieu la rencontre. Bien que angoissée, Evdokia ne voulait pas se permettre de douter du bon déroulé futur de cette soirée. Elle avait toujours voulu des frères et sœurs, ainsi qu’une femme qui puisse être un modèle pour elle, et elle savait que son père avait besoin de ne plus être seule. Jamais elle ne pourrait lui en vouloir, il ne remplaçait pas sa mère, après tout. Dès qu’elle mis un pied dans le restaurant, Evdokia devina aussitôt qui elle allait rencontrer. Un jeune homme dont le visage lui était vaguement familier, et une femme de l’âge de son père, qui semblait les guetter, puis sourire en apercevant l’homme qu’elle aimait. Après un bref regard vers son père qui lui confirma l’identité du duo, elle se précipita vers leur table, ne pouvant attendre une seconde de plus. Son père l’avait alors présenté au garçon en lui serrant la main, mais Evdokia ne voulait pas de cette barrière gênée. Pas avec sa nouvelle famille. Aussi, elle décida de briser la glace en le prenant peut-être un peu brusquement dans ses bras. «
J’ai toujours rêvé d’avoir un frère, c’est fou que l’on ne se soit jamais croisé avant ! » Il lui semblait quelque peu perturbé par tout ce qui lui tombait dessus, mais avec joie, elle avait remarqué qu’il ne semblait pas totalement répugné à l’idée de l’avoir pour sœur. Il lui tardait cependant d’en apprendre plus sur lui, ainsi que sur sa mère. Elle voulait tout savoir, et était impatiente qu’ils forment une vraie famille, comme s’ils s’étaient toujours connus. Après le repas, en rentrant chez elle, elle s’était aussitôt précipité sur ses feuilles de parchemin pour rédiger au plus vite deux lettres détaillées qu’elle avait ensuite envoyé à Zoe et Eurydice, pour qu’elles sachent tout de Eugène Coleman et sa mère, et par la même occasion, pour recueillir le plus d’informations qu’elles pourraient avoir de leur côté.
Après une dernière nuit de cauchemars, c’était enfin la fin de l’année scolaire, et Evdokia pouvait enfin rentrer chez elle. Jamais elle n’avait attendu de reprendre le Poudlard Express avec autant d’impatience. Pourtant, elle adorait aller à Poudlard, mais cette année, quelque chose s’était brisé. Un élève de Poudlard était mort, et l’élu avait annoncé le retour du Seigneur des Ténèbres. Evidemment, Evdokia y croyait, pour elle, on ne pouvait pas mentir sur ces choses là, et pourtant, elle était incapable d’en être vraiment persuadée tant que l’information ne serait pas confirmée par son père. Plus tard, dans le Poudlard Express avec ses amies, il lui était difficile de participer à des conversations banales, mais il était encore plus insupportable d’en parler. Lorsqu’enfin le train était arrivé en gare, Eugène était venu dans son compartiment, et ensemble, ils avaient rejoint leurs parents. Elle n’avait pu s’empêcher de glisser sa main dans la sienne, espérant ainsi lui apporter un peu de réconfort là où les mots en étaient incapables. Elle avait encore dû attendre d’être dans le manoir familial pour enfin pouvoir questionner son père. Naturellement, il l’avait emmené dans son bureau, et il lui avait suffit d’un bref «
Alors ? » pour qu’il lui dise tout ce qu’il savait. Evdokia était fière que son père ait une telle confiance en elle malgré son âge encore relativement jeune pour ce genre de chose. Ainsi, elle avait eu confirmation que l’Ordre du Phénix se reformait, comme autrefois, et qu’elle pourrait éventuellement en faire partie après ses études, si par malheur tout n’était pas terminé d’ici là. Sans négocier, elle avait accepté toutes les décisions de son père, même lorsqu’il s’agissait de ne plus en parler, car il reviendrait vers elle s’il souhaitait qu’elle sache certaines choses, et elle savait qu’il était inutile d’insister. Cette fois, elle ne se cacherait plus chez les moldus en attendant que d’autres résolvent les problèmes du monde magique. Son monde. Pour Evdokia, c’était un devoir de prendre partie, et elle aurait volontiers giflé ceux qui prétendaient que le Seigneur des Ténèbres n’était plus, tout simplement car ils auraient préféré que ce soit ainsi.
La nouvelle était partout dans les journaux et les conversations. Le Seigneur des Ténèbres avait finalement eu raison de l’élu, abattant une bonne partie de la résistance d’un même coup, mais bien que son père lui avait vivement conseillé de ne pas sortir de chez elle, Evdokia s’était malgré tout rendue au Chaudron Baveur pour travailler. Elle ne voulait surtout pas éveiller les soupçons, et disparaître du jour au lendemain serait suspicieux, surtout ce jour là. Et puis, elle voulait voir les réactions de la population, et ainsi tenter de prédire s’il y avait de l’avenir pour une résistance. Malheureusement, il y eu très peu de clients, indiquant le climat de peur, mêlé aux partisans du Seigneur des Ténèbres, qui paradaient fièrement sur tout le Chemin de Traverse. Aussi, toute la journée, Evdokia s’était forcée à sourire, les servants comme elle l’avait toujours fait, résistant avec peine à ne pas glisser un peu de poison dans leurs verres. C’était à la fin de son service que sa vie avait basculé. A peine avait-elle mis un pied dehors qu’on l’avait attrapé par le bras, l’entrainement rapidement vers un coin sombre du côté moldu de Londres. «
Eurydice, tu m’as fait peur ! » Elle était cependant soulagée que ce ne soit que son amie. Cependant, elle avait rapidement remarqué les larmes fraichement coulées sur les joues de la jeune femme, et elle lui était reconnaissante d’être venue la voir, alors qu’elle risquait sa vie en faisant cela. «
Ils ont eu Zoe. » Evdokia sentait ses jambes s’écrouler sous elle, mais elle ne pouvait pas se permettre de pleurer son autre amie, une énième victime de cette boucherie qu’était leur monde à présent. «
On doit dégager d’ici, et vite. Demain il sera trop tard, ils vont nous avoir comme des lapins. » Elle n’était même pas sûre d’avoir le temps de repasser chez elle prendre de quoi survivre. Elle craignait trop que quelqu’un l’y rejoigne, s’il ne l’attendait pas déjà sur place. «
Je ne veux pas fuir. Je ne veux plus de cette vie, je veux une vie normale. » Ce n’était vraiment pas le moment pour Eurydice d’avoir une crise existentielle sur la vie dont elle rêvait, et même si Evdokia comprenait la douleur de son amie, elle ne pouvait pas se permettre de prendre le temps de la convaincre. «
On ne peut plus avoir une vie normale, mais on peut toujours tenter d’avoir une vie, mais pas si l’on reste ici cinq minutes de plus. » Evdokia avait compris qu’elle avait réussi son effet dans le regard apeuré que lui avait alors lancé Eurydice, s’en voulant à nouveau de lui forcer la main ainsi. Qui sait, peut-être aurait-elle lui avoir une vie normale si elle avait juste accepté le gouvernement ? Mais égoïstement, elle voulait que son amie l’accompagne, pour la cause, et pour ne pas être seule dans son combat. Elles avaient toujours été ensemble à Poudlard, et après avoir perdu Zoe, elle ne pouvait pas se permettre de laisser Eurydice derrière elle en plus.
«
Elle ne devrait pas être loin, regarde bien partout ! » Cette simple phrase chuchotée trop fort suffit à sortir Evdokia de son demi sommeil. Après avoir lâchement abandonné son amie aux détraqueurs et avoir passé quelques nuits chez Eugène, elle était de retour dans la nature, plus en alerte que jamais. Par réflexe, elle s’était à moitié relevé, mais s’était rapidement arrêtée, attendant, n’osant pas terminer son mouvement de peur de les alerter. Elle savait que s’ils l’attrapaient, c’en était fini d’elle. Ou ils la tortureraient avant de la tuer, ou pire, ils la tortureraient avant de la livrer aux détraqueurs. Dans tout les cas, son sort était scellé. «
Regarde là-bas, cette idiote a mal lancé son sortilège, il y a une faille, elle est là ! » Elle reconnaissait cette voix, elle appartenait à un jeune homme qui était à Poudlard avec elle, et cette découverte la choqua encore plus. Il savait qui elle était, et il ne pouvait pas avoir oublié son nom, mais apparemment, ça ne le dérangeait pas. Comment lui en vouloir ? Certains étaient prêts à tout pour survivre. Malgré une envie irrésistible de sortir le gifler, Evdokia savait qu’elle n’avait que quelques secondes pour fuir avant qu’ils n’arrivent jusqu’à elle. Aussi, en abandonnant toutes ses affaires sur place – après tout, une fois morte, elle n’en aurait plus l’utilité –, elle profita de l’obscurité pour tenter de s’enfuir jusqu’à la fin de la zone d’anti-transplanage qu’ils avaient tracé. Baguette à la main, elle cherchait tous les sortilèges possibles qui pourraient l’aider, mais dans ce genre de situation, son cerveau était toujours hors service, trop occupé à craindre pour sa vie pour réfléchir de façon rationnelle. Son faible plan aurait presque pu fonctionner s’il n’y avait pas eu la racine. Cette fichue racine qui la fit tomber dans un cri surpris. Aussitôt, Evdokia avait porté sa main à sa bouche, comme s’il était possible de reprendre son cri, mais déjà les baguettes allumées des deux hommes venaient vers elle. Un sanglot apeuré lui avait échappé alors qu’elle se relevait tant bien que mal, tremblante. Des douleurs se faisaient sentir dans tout son corps, mais la panique éclipsait tout le reste, alors Evdokia se mis à courir, courir pour sa vie, aussi vite qu’elle le pouvait. Courir comme jamais elle ne l’avait fait, suppliant pour être épargnée, suppliant pour que quelque chose, n’importe quoi, arrête les deux hommes. «
Endoloris ! » Touchée de dos, elle s’effondra au sol dans un long hurlement de douleur qui n’arrivait même pas à la cheville du mal qui l’habitait. Elle avait l’impression que tous ses sens disparaissaient tant son esprit n’arrivait à se concentrer que sur sa douleur interne. C’était comme si son corps brûlait de l’intérieur, si bien qu’elle n’aurait plus su dire dans quelle position elle se roulait au sol, tellement elle était enfermée dans sa douleur. Enfin, progressivement, le sortilège s’estompa. «
S’il vous plaît.. Je vous en prie.. Arrêtez.. » La tête entre ses mains, elle ne voulait même pas essayer d’ouvrir les yeux, elle craignait trop que cela donne le coup d’envoie à de nouvelles tortures. Elle les entendit simplement rire du spectacle qu’elle offrait, à supplier pathétiquement des monstres sans pitié. Cette fois, Evdokia ne l’entendit pas lancer le sortilège, et sentit seulement une nouvelle vague de douleur la prendre sans crier garde, secouant son corps de convulsions tandis qu’elle devenait incapable d’avoir la moindre pensée. A nouveau, ses souffrances s’arrêtèrent, lui offrant quelques instants de répit, mais elle ne doutait pas que la séance de torture reprendrait bientôt. «
Achevez-moi.. » Elle préférait mourir tout de suite plutôt que d’attendre d’avoir son cerveau réduit en bouilli, ou encore d’attendre que les détraqueurs viennent s’occuper de son cas. «
Pas aujourd’hui ! » Aussitôt, Evdokia eu l’impression de reprendre vie. Ce n’était plus les voix froides et sadiques de ses bourreaux, mais bien celle chaleureuse et rassurante de son frère qui lui répondait. Il lui semblait entendre des bruits de lutte, il était donc venu la sauver. Elle ignorait comment il pouvait être là, mais elle en était trop heureuse pour chercher à comprendre. Se relevant péniblement, Evdokia récupéra sa baguette qu’elle avait laissé tomber en recevant le sortilège, et lorsqu’elle se retourna, les deux hommes étaient au sol. Morts ou stupéfixés, c’était le dernier de ses soucis, et tandis qu’Eugène arrivait vers elle, elle réunit ses dernières forces pour se jeter dans ses bras, s’y abandonnant entièrement, se sachant à présent en sécurité.